7 Avril 2019
De nombreuses idées fausses sur les vaccins persistent depuis des décennies en raison d'une mauvaise compréhension du fonctionnement de la vaccination. Certaines des idées fausses sur la vaccination les plus courantes sont reprises ici.
L'idée fausse la plus courante est peut-être que le système immunitaire d'un enfant peut être "surchargé" si l'enfant reçoit plusieurs vaccins à la fois. Cette préoccupation est apparue lorsque le calendrier vaccinal recommandé pour les enfants a été élargi pour inclure davantage de vaccins et que certains vaccins ont été combinés en une seule dose. Cependant, des études ont démontré à maintes reprises que les vaccins recommandés ne sont pas plus susceptibles d'avoir des effets indésirables quand ils sont administrés en combinaison que lorsqu'ils sont administrés séparément.
Certains parents décident de "répartir" les vaccins que reçoivent leurs enfants sur un laps de temps "au cas où" cette idée fausse serait exacte. Cependant, aucune preuve scientifique n'appuie cette approche et le fait de retarder la vaccination expose les enfants au risque de contracter des maladies évitables.
Certaines personnes pensent que, puisque des maladies comme la polio a disparu des Etats-Unis, il n'est plus nécessaire de vacciner les enfants contre elles. Cependant, la poliomyélite est encore répandue dans d'autres parties du monde et pourrait facilement commencer à réinfecter des individus non protégés si elle était réintroduite dans le pays. Un autre exemple est la rougeole, devenue rare aux Etats-Unis : des épidémies ont eu lieu lorsque des Américains voyageant dans des pays où la rougeole est encore répandue ont ramené la maladie. Avec des taux de vaccination adéquats, la plupart de ces épidémies peuvent être évitées. Mais si les taux de vaccination baissent, les cas "importés" de maladies évitables peuvent se propager à nouveau. Au début des années 2000, par exemple, les faibles taux de vaccination en Angleterre ont permis à la rougeole de redevenir endémique, les taux de vaccination antérieurs ayant mis fin à sa transmission continue dans le pays.
En cas d'apparition d'une maladie rare dans une région donnée, telle que la rougeole aux Etats-Unis, les personnes non vaccinées ne sont pas les seules à être risque. Parce qu'aucune vaccination n'est efficace à 100%, certaines personnes vaccinées contracteront également la maladie. En fait, lors d'une épidémie, le nombre de personnes vaccinées qui tombent malades dépassera souvent le nombre de personnes non vaccinées. Ce n'est toutefois pas parce que les vaccins sont inefficaces, mais parce que très peu de personnes ne se font pas vacciner. Regardez les chiffres pour une épidémie hypothétique :
Vous avez un groupe de 500 personnes qui ont été exposées à une épidémie de maladie rare. Sur ces 500 personnes, 490 ont été vaccinées; 10 ne le sont pas. Les vaccins offrent des taux de protection différents, mais dans ce cas, supposons que 98 personnes vaccinées sur 100 développent avec succès une immunité contre la maladie.
Lorsqu'ils sont exposés à une épidémie, les 10 individus non vaccinés contractent la maladie. Qu'en est-il des 490 personnes qui ont été vaccinées ?
En supposant que 98 personnes sur 100 développent une immunité efficace (laissant 2 personnes sur 100 non protégées), environ 10 des 490 personnes vaccinées contracteront la maladie, soit le même nombre que les personnes non vaccinées.
Cependant, ces chiffres ne tiennent pas compte du pourcentage de personnes vaccinées et non vaccinées qui tomberont malades. Parmi ceux qui sont tombés malades, 10 avaient été vaccinés et 10 ne l'avaient pas été. Mais les 10 vaccinés ne représentent que 2% (10/490) des personnes vaccinées sur 500. Les 10 non vaccinés sont 100% (10/10) de ceux qui n'ont pas été vaccinés. Les résultats finaux de l'épidémie ressemblent à ceci :
L'amélioration de l'hygiène et de la nutrition, entre autres facteurs, ont certainement réduit l'incidence de certaines maladies. Les données documentant le nombre de cas d'une maladie avant et après l'introduction d'un vaccin démontrent toutefois que les vaccins sont en grande partie responsables des baisses les plus importantes de l'incidence des maladies. Ainsi, entre 1950 et 1963, aux Etats-Unis, le nombre de cas de rougeole était compris entre 300.000 et 800.000 par an, date à laquelle un nouveau homologué contre la rougeole a été généralisé. En 1965, les cas de rougeole aux Etats-Unis commençaient à chuter de façon spectaculaire. En 1968, environ 22.000 cas ont été signalés (une baisse de 97,25% par rapport au chiffre record de 800.000 cas en trois ans seulement); en 1998, le nombre de cas était en moyenne d'environ 100 par an ou moins. Une chute similaire après la vaccination s'est produite avec la plupart des maladies pour lesquelles des vaccins sont disponibles.
La varicelle est peut-être la meilleure preuve que ce sont les vaccins, et non pas l'hygiène et la nutrition, qui sont à l'origine de la chute de l'incidence des maladies et de leur mortalité. Si l'hygiène et la nutrition suffisaient à elles seules à prévenir les maladies infectieuses, les taux de la varicelle auraient chuté bien avant l'introduction de vaccin contre la varicelle, qui n'était disponible qu'au milieu des années 90. Au lieu de cela, le nombre de cas de varicelle aux Etats-Unis au début des années 90, avant l'introduction du vaccin en 1995, était d'environ quatre millions par an. En 2004, l'incidence, de la maladie a diminué d'environ 85%.
Certaines personnes affirment que l'immunité obtenue en survivant à une infection naturelle offre une meilleure protection que celle fournie par les vaccins. S'il est vrai que l'immunité naturelle dure parfois plus longtemps que l'immunité induite par un vaccin, les risques d'infection naturelle dépassent les risques de l'immunisation induite par chaque vaccin recommandé.
Par exemple, une rougeole sauvage provoque une encéphalite (inflammation du cerveau), chez un individu infecté sur 1.000 et sur 1.000 cas de rougeole, deux personnes décèdent. Cependant, le vaccin ROR combiné (rougeole, oreillons et rubéole) ne provoque une encéphalite ou une réaction allergique grave qu'une fois sur un million d'individus, tout en prévenant la rougeole. Les avantages de l'immunité acquise par la vaccination dépassent sans aucun doute possible les risques sérieux d'infection naturelle.
En outre, les vaccins contre le Hib (Haemophilus Influenzae de type b) et contre le tétanos confèrent une immunité plus efficace que l'infection naturelle.
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Publié par HistoryOfVaccines, le 25 janvier 2018
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