15 Mai 2019
Dix ans après l'introduction du vaccin contre le papillomavirus humain (VPH) aux Etats-Unis en 2006, la prévalence du VPH a considérablement diminué selon une nouvelle étude des Center for Disease Control and Prevention (CDC). C'est une étude très encourageante qui renforce encore les preuves de l'efficacité du vaccin contre le VPH.
Un des mythes promus par la religion anti-vaccinale est que nous ne savons pas si le vaccin empêchera effectivement une infection à VPH après 10 ans. Eh bien maintenant nous savons.
Jetons un coup d'oeil à l'étude sur la prévalence du VPH aux Etats-Unis.
Je sais que j'ajoute cette section à chaque article que j'écris sur les vaccins contre le VPH. Il est mis à jour presque à chaque fois avec des informations supplémentaires sur le VPH ou le vaccin. De plus, certains lecteurs souhaitent en savoir plus sur le VPH et cette section peut aider quelqu'un à se mettre rapidement à niveau.
Les infections génitales et orales à papillomavirus humain (VPH) sont les infections sexuellement transmissibles (IST) les plus courantes aux Etats-Unis. Le VPH se transmet généralement par contact lors de relations sexuelles, vaginales, anales ou orales.
Il est important de noter que plus de 150 souches ou sous-types de VPH peuvent infecter l'homme - toutefois, seulement 40 de ces souches sont liées à un ou plusieurs cancers différents. Sur ces 40 souches, la plupart sont assez rares.
Bien que les premiers symptômes des infections à VPH ne soient pas graves et que de nombreuses infections à VPH se règlent sans dommages à long-terme, les infections à VPH sont liées de manière causale à de nombreux types de cancers chez les hommes et les femmes. Selon les recherches médicales actuelles, voici certains des cancers liés au VPH :
En outre, il existe certaines preuves que les infections à VPH sont liées de manière causale aux cancers de la peau et de la prostate. Le lien avec le cancer de la peau est encore préliminaire, mais il existe des preuves bien plus solides que le VPH est lié à de nombreux cancers de la prostate.
On estime que le VPH est responsable de près de 5% de tous les nouveaux cancers dans le monde, ce qui le rend presque aussi dangereux que le tabac. Selon le CDC, environ 79 millions d'américains sont infectés par le VPH - environ 14 millions d'américains contractent un nouveau VPH chaque année. La plupart des gens ne savent même pas qu'ils sont infectés jusqu'à l'apparition du cancer. Le CDC indique également que plus de 43.000 cancers liés au VPH sont diagnostiqués chaque année aux Etats-Unis. Il faut multiplier ce nombre à l'échelle planétaire.
Avant 2014, il y avait deux vaccins contre le VPH sur le marché mondial. GSK, également connu sous le nom de GlaxoSmithKline, produit le Cervarix, un vaccin bivalent (qui protège contre deux souches du VPH). Il a été retiré du marché américain (bien que disponible sur de nombreux autres marchés), en raison de la concurrence des vaccins Gardasil quadrivalent (immunise contre quatre souches différentes du VPH) et 9-valent (immunise contre neuf souches du VPH).
Merck fabrique le Gardasil, probablement le vaccin contre le VPH le plus populaire au monde. La première version du vaccin, le Gardasil quadrivalent, vise les deux génotypes du VPH qui sont responsables d'environ 70% des cancers du col de l'utérus et deux autres génotypes du VPH qui provoquent des verrues génitales. En Europe et sur d'autres marchés, le Gardasil est connu sous le nom de Silgard.
Le nouveau Gardasil9, approuvé par la FDA en 2014, est un vaccin à 9 valences, protégeant contre les types 6, 11, 16, 18, 31, 33 , 45, 52 et 58 du VPH. Il cible les quatre souches de VPH trouvées dans la version quadrivalente, et cinq autres qui sont liées au cancer du col de l'utérus et à d'autres cancers liés au VPH. Les deux versions du Gardasil sont prophylactiques et doivent être administrées aux femmes ou aux hommes avant qu'ils ne soient exposés à une éventuelle infection par le VPH par contact intime.
Le Gardasil est l'un des moyens les plus faciles et les plus efficaces pour prévenir plusieurs cancers dangereux. Sans aucun doute, le vaccin contre le VPH prévient le cancer.
Actuellement, aux Etats-Unis, le Advisory Committee on Immunization Practises (ACIP, le comité consultatif des pratiques d'immunisations en français) recommande aux adolescentes et aux garçons âgés de 11 à 12 ans de se faire vacciner contre le VPH. La vaccination est également recommandée pour les adolescentes et les jeunes femmes de moins de 26 ans qui ne l'ont pas encore reçue étant plus jeunes, et pour les adolescents et les jeunes hommes de moins de 21 ans.
Permettez-moi de résumer le tout pour que, si vous ne devez retenir qu'une chose de cette section, vous vous souveniez de ce résumé. Le VPH est une maladie sexuellement transmissible. Le VPH cause 43.000 cancers par an, rien qu'aux Etats-Unis. Le vaccin contre le VPH empêche d'être infecté par le VPH, ce qui signifie que vous êtes protégé contre ces cancers.
Nancy McClung, Ph.D., responsable de l'Epidemic Intelligence Services (EIS) au sein du CDC's National Center for Immunization and Respiratory Diseases, a présenté les données de la National Health and Nutrition Examination Survey lors de la conférence 2019 de l'EIS qui évaluait la prévalence du VPH parmi 4.674 femmes à l'époque avant la vaccination (2003-2006) et pendant la vaccination (2013-2016). Elle a également examiné la prévalence selon la race et l'origine ethnique.
Le Dr McClung et al. ont trouvé :
Une fois encore, nous trouvons des données convaincantes indiquant que la prévalence du VPH a été réduite significativement depuis l'introduction du vaccin contre le VPH. Comme nous le savons, réduire la prévalence du VPH entraîne une réduction du risque de cancers liés au VPH.
En dépit d'une adhésion relativement modérée au vaccin anti-VPH, un peu plus de 50% (mais c'est en augmentation), il a eu un impact considérable sur la réduction des infections par le VPH. Compte-tenu du profil de sécurité exceptionnel du vaccin contre le VPH, les générations futures de jeunes femmes et d'hommes peuvent avoir un risque d'infection par le VPH beaucoup plus faible, réduisant ainsi le risque de cancers par le VPH.
McClung NM, et al. Human papillomavirus prevalence among females in the United States, overall and by race/ethnicity, National Health and Nutrition Examination Survey, 2003–2006 and 2013–2016; Presented at: Epidemic Intelligence Service conference; April 29-May 2, 2019; Atlanta.
Publié par Skeptical Raptor, le 05 mai 2019
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