2 Août 2019
Dans un article récemment publié, de solides preuves soutiennent l'affirmation selon laquelle le vaccin contre le VPH prévient le cancer du col de l'utérus. Cela détruit l'argument des anti-vaccins selon lequel nous ne savons pas si le vaccin est efficace. Et bien nous savions que cela fonctionnerait car il bloque le papillomavirus qui cause le cancer, mais nous disposons maintenant de données directes.
Bien sûr, le vieux dinosaure à plumes que je suis ne pouvais pas laisser passer l'occasion de surfer sur cette véritable science (par opposition à la pseudo-science anti-vaccinale) sous le nez des négationnistes de la vaccination. Donc, allons-y.
Je sais que j'ajoute cette section à chaque article que j'écris sur les vaccins contre le VPH, même si j'envisage de le supprimer. Cependant, il est mis à jour fréquemment avec des informations supplémentaires sur le VPH ou le vaccin. De plus, certains lecteurs souhaitent en savoir plus sur le VPH et cette section peut aider quelqu'un à se mettre rapidement à niveau. Vous pouvez donc sauter cette section si vous la lisez pour la 47ème fois.
Les infections génitales et orales à papillomavirus humain (VPH) sont les infections sexuellement transmissibles (IST) les plus courantes aux Etats-Unis. Le VPH se transmet généralement par contact lors de relations sexuelles, vaginales, anales ou orales.
Il est important de noter que plus de 150 souches ou sous-types de VPH peuvent infecter l'homme - toutefois, seulement 40 de ces souches sont liées à un ou plusieurs cancers différents. Sur ces 40 souches, la plupart sont assez rares.
Bien que les premiers symptômes des infections à VPH ne soient pas graves et que de nombreuses infections à VPH se règlent sans dommages à long-terme, les infections à VPH sont liées de manière causale à de nombreux types de cancers chez les hommes et les femmes. Selon les recherches médicales actuelles, voici certains des cancers liés au VPH :
En outre, il existe certaines preuves que les infections à VPH sont liées de manière causale aux cancers de la peau et de la prostate. Le lien avec le cancer de la peau est encore préliminaire, mais il existe des preuves bien plus solides que le VPH est lié à de nombreux cancers de la prostate.
On estime que le VPH est responsable de près de 5% de tous les nouveaux cancers dans le monde, ce qui le rend presque aussi dangereux que le tabac. Selon le CDC, environ 79 millions d'américains sont infectés par le VPH - environ 14 millions d'américains contractent un nouveau VPH chaque année. La plupart des gens ne savent même pas qu'ils sont infectés jusqu'à l'apparition du cancer. Le CDC indique également que plus de 43.000 cancers liés au VPH sont diagnostiqués chaque année aux Etats-Unis. Il faut multiplier ce nombre à l'échelle planétaire.
Avant 2014, il y avait deux vaccins contre le VPH sur le marché mondial. GSK, également connu sous le nom de GlaxoSmithKline, produit le Cervarix, un vaccin bivalent (qui protège contre deux souches du VPH). Il a été retiré du marché américain (bien que disponible sur de nombreux autres marchés), en raison de la concurrence des vaccins Gardasil quadrivalent (immunise contre quatre souches différentes du VPH) et 9-valent (immunise contre neuf souches du VPH).
Merck fabrique le Gardasil, probablement le vaccin contre le VPH le plus populaire au monde. La première version du vaccin, le Gardasil quadrivalent, vise les deux génotypes du VPH qui sont responsables d'environ 70% des cancers du col de l'utérus et deux autres génotypes du VPH qui provoquent des verrues génitales. En Europe et sur d'autres marchés, le Gardasil est connu sous le nom de Silgard.
Le nouveau Gardasil9, approuvé par la FDA en 2014, est un vaccin à 9 valences, protégeant contre les types 6, 11, 16, 18, 31, 33 , 45, 52 et 58 du VPH. Il cible les quatre souches de VPH trouvées dans la version quadrivalente, et cinq autres qui sont liées au cancer du col de l'utérus et à d'autres cancers liés au VPH. Les deux versions du Gardasil sont prophylactiques et doivent être administrées aux femmes ou aux hommes avant qu'ils ne soient exposés à une éventuelle infection par le VPH par contact intime.
Le Gardasil est l'un des moyens les plus faciles et les plus efficaces pour prévenir plusieurs cancers dangereux. Sans aucun doute, le vaccin contre le VPH prévient le cancer.
Actuellement, aux Etats-Unis, le Advisory Committee on Immunization Practises (ACIP, le comité consultatif des pratiques d'immunisations en français) recommande aux adolescentes et aux garçons âgés de 11 à 12 ans de se faire vacciner contre le VPH. La vaccination est également recommandée pour les adolescentes et les jeunes femmes de moins de 26 ans qui ne l'ont pas encore reçue étant plus jeunes, et pour les adolescents et les jeunes hommes de moins de 21 ans.
Permettez-moi de résumer le tout pour que, si vous ne devez retenir qu'une chose de cette section, vous vous souveniez de ce résumé. Le VPH est une maladie sexuellement transmissible. Le VPH cause 43.000 cancers par an, rien qu'aux Etats-Unis. Le vaccin contre le VPH empêche d'être infecté par le VPH, ce qui signifie que vous êtes protégé contre ces cancers.
Dans un article de Mélanie Drolet et al, publié dans The Lancet le 26 juin 2019, les chercheurs ont trouvé de solides preuves selon lesquelles le vaccin contre le VPH réduit significativement le risque de lésions cervicales précancéreuses ainsi que des verrues génitales/anales.
La méta-analyse (considérée comme le sommet de la hiérarchie de la recherche biomédicale) a examiné des données sur 60 millions d'individus sur près de 10 ans. L'analyse comprenait 65 études publiées de février 2014 à octobre 2018. Cette nouvelle analyse met à jour une étude publiée en 2015 par les mêmes chercheurs.
Ils ont trouvé ce qui suit:
Les auteurs ont écrit :
"Nos résultats montrent clairement que la vaccination anti-VPH permet de prévenir le cancer du col de l'utérus dans des conditions réelles, car la cause (infection du VPH à haut risque) et le critère proximal de la maladie (CIN2+) sont en nette diminution. En termes d'incidences sur la politique mondiale, ces résultats renforcent la position récemment révisée de l'OMS de recommandation de la vaccination contre le VPH et donnent des signes prometteurs que l'appel de l'OMS à prendre des mesures en vue de l'élimination du cancer du col de l'utérus serait possible si un niveau de couverture vaccinale peut être atteint."
Dans un éditorial d'accompagnement également publié dans The Lancet, Silvia de Sanjose, docteur en médecine, Ph.D., et Sinead Delany-Moreltwe, MBBCh, Ph.D., ont déclaré qu'une plus grande couverture vaccinale était essentielle à l'immunité de groupe, étant donné que la charge de la maladie représente plus de 80% des décès imputables aux cancers liés au VPH dans les pays à revenus faible ou intermédiaire.
de Sanjose and Delany-Moretlwe ont déclaré que :
"Cette nouvelle analyse de Drolet et ses collègues fournit des preuves convaincantes de l'efficacité du vaccin contre le VPH sur tous les résultats explorés et pour presque toutes les tranches d'âge, et confirme leur précédente analyse. Elle confirme également un impact direct et des effets de groupe dans des pays à multiple cohortes d'âge et à couverture vaccinale élevée, comparé aux pays où la vaccination par cohorte d'âge est unique ou à faible couverture vaccinale."
Encore une fois, nous disposons de données, empilées aux preuves antérieures, selon lesquelles le vaccin contre le VPH prévient le cancer du col de l'utérus. C'est proche de la science établie.
Et rappelons-nous que le VPH ne concerne pas uniquement le cancer du col de l'utérus - le virus est directement lié à d'autres cancers dangereux et mortels qui attaquent les hommes et les femmes. Le vaccin contre le VPH prévient non seulement le cancer du col de l’utérus, mais également de nombreux autres cancers.
Et au cas où vous vous le demanderiez, le VPH est également très sûr. C’est aussi une science bien établie.
Il y a très peu de moyens de prévenir le cancer. Le vaccin contre le VPH est l’un des meilleurs moyens.
1. CIN2+ indique l'histologie des lésions cervicales. Dans ce cas, CIN2+ englobe CIN 2, CIN 3, l'adénocarcinome in situ (AIS) et le cancer. C'est un indicateur d'une lésion précancéreuse ou cancéreuse grave au niveau du col de l'utérus. Un diagnostic CIN2+ nécessite un traitement pour préserver la santé du patient.
Publié par Skeptical Raptor, le 24 juillet 2019