19 Juillet 2020
Si vous passez plus d'une nanoseconde à lire des mèmes idiots de la religion anti-vaccin, je suis sûr que vous verrez l'ancienne notice de vaccin dans laquelle la FDA indique qu'il n'y a pas besoin de déterminer s'ils causent le cancer ou pas. Je ris encore de l'importance donnée aux notices par les anti-vaccins, mais c'est un autre sujet, pour un autre jour.
Oh attendez, c'est un sujet que j'ai déjà traité. Vous savez, le vieil argument fallacieux de la notice d'emballage. C'est amusant, c'est utile pour écarter les affirmations bidons des anti-vaccins sur l'utilisation des notices.
Comme tous les mèmes zombies des négationnistes de la vaccination, celui-ci disparaît, puis réapparaît après quelques mois. Et maintenant, avec l'épidémie actuelle de rougeole aux Etats-Unis [note de Ceci n'est pas Initiative Citoyenne : cet article date de mai 2019] et dans d'autres régions, il renaît du cimetière des mythes vaccinaux qui hantent internet.
Il est donc temps de débunker cela, une fois encore.
Les vaccins sont-ils testés pour savoir si ils peuvent provoquer le cancer ?
Avant de commencer, voyons d'où vient ce mythe zombie. Dans la section "Pharmacologie non clinique" de la notice d'emballage, il y a une sous-section (parfois appelée section 13.1) qui décrit le risque de carcinogenèse (la cause du cancer), la mutagenèse (la cause des mutations) et les troubles de la fertilité induit par le médicament.
Le Code des réglementations fédérales, titre 21, indique :
"13.1 Carcinogenèse, mutagenèse, troubles de la fertilité. Cette sous-section doit indiquer si des études à long-terme sur des animaux ont été réalisées pour évaluer le potentiel carcinogène et, le cas échéant, l'espèce et les résultats. Si les résultats d'études sur la reproduction ou d'autres données chez l'animal suscitent des inquiétudes relatives à la mutagenèse ou aux troubles de la fertilité chez les mâles ou les femelles, cela doit être décrit. Toute déclaration de précaution sur ces sujets doit inclure des conseils pratiques et pertinents à l'intention du prescripteur sur l'importance de ces découvertes chez l'animal. Les données humaines suggérant que le médicament peut être cancérigène ou mutagène, ou suggérant qu'il altère la fertilité, comme décrit dans la section "Avertissements et précautions", ne doivent pas être incluses dans cette sous-section de l'étiquetage."
Cette section est peu applicable aux vaccins étant donné qu'ils n'ont aucun effet carcinogène, mutagène ou sur la fertilité parce que le niveau de dosage des ingrédients du vaccin se situe bien en dessous du seuil le plus bas de toute relation dose-réponse.
La notice d'emballage est susceptible d'indiquer du verbiage tel que "Aucune information connue", ce qui signifie qu'au cours des 10 à 15 années de recherche et d'études, il n'y a aucune preuve que le vaccin soit carcinogène ou mutagène. Cette section est fréquemment mal utilisée par des pseudoscientifiques anti-vaccins qui usent de l'appel fallacieux à l'ignorance - ils pensent que du fait que cela n'a pas été testé dans le cadre du cancer, ils pourraient provoquer le cancer.
En outre, il existe peu de preuves d'une mécanisme biologiquement plausible qui établirait de manière convaincante un lien entre un vaccin et n'importe quel cancer parmi les centaines qui existent.
Bien sûr, il existe de nombreux mythes sur le cancer, dont certains recoupent le discours anti-vaccin. Par exemple, il y a une croyance répandue selon laquelle il existerait un lien individuel entre une cause et un cancer, mais ce n'est pas ainsi que cela fonctionne.
En règle générale, un facteur environnemental peut augmenter (ou pas) le risque de l'un des centaines de cancers, mais ce n'est pas un interrupteur on/off. Même le tabagisme, qui est étroitement lié au cancer du poumon, ne signifie pas qu'il existe un risque de cancer à 100% - le tabagisme augmente le risque d'environ 15 à 30 fois par rapport à un non-fumeur. Bien sûr, le tabagisme possède des dizaines d'autres effets néfastes pour la santé, donc ne prenez pas cela pour un soutien.
Il faudrait un échantillon de milliards d'individus pour démontrer un légère augmentation du risque lié aux vaccins. Cela étant dit, les centaines d'études épidémiologiques de grande envergure portant sur des vaccins n'ont jamais fait état d'un risque de cancer.
Bien sûr, la section précédente montre à quel point il est illogique de penser que le fait que la section 13.1 n'indique rien sur les tests des vaccins dans le cadre du dépistage du cancer ne signifie pas qu'il existe un agenda caché machiavélique pour occulter un lien avec le cancer.
Dans un remarquable article de Vincent Iannelli, MD, du site Vaxopedia, le Dr. Iannelli souligne deux points essentiels. Premièrement, les vaccins subissent des études précliniques approfondies avant de pouvoir obtenir l'autorisation de la FDA (et d'autres organismes de réglementation du monde entier).
Selon les directives de la FDA concernant les études de sécurité non cliniques M3 (R2) de l'industrie sur la conduite d'essais cliniques sur l'homme et l'autorisation de mise du le marché de produits pharmaceutiques :
"Les objectifs de l'évaluation de l'innocuité non clinique comprennent généralement une définition des effets toxiques au regard des organes cibles, de la dose-réponse, du lien avec l'exposition, et, le cas échéant, la réversibilité potentielle. Ces informations sont utilisées pour estimer une dose de départ sûre et une plage posologique pour les tests sur l'hommes et pour identifier les paramètres de surveillance clinique des éventuels effets secondaires. Les études d'innocuité non cliniques, bien que généralement limitées au début du développement clinique, devraient permettre de définir les effets secondaires potentiels pouvant survenir dans les conditions de l'essai clinique."
Cela signifie que les études précliniques doivent surveiller les effets indésirables potentiels, tels que le cancer. Bien que j'écarte les études sur les animaux du fait qu'elles sont cliniquement non pertinentes, qui pour des résultats positifs, montrent par exemple que tel composé XYZ présente des avantages. Cependant, un résultat négatif dans une étude préclinique implique presque toujours un résultat négatif pour une étude clinique.
En ce qui concerne le cancer, les doses de médicaments administrées aux animaux sont si élevées qu'elles devraient déclencher un signal. Lorsque les études ne le montrent même pas, le risque de lien avec le cancer est pratiquement nul.
Le Dr Ianelli a également mentionné un paragraphe du Chapitre 27 - Toxicologie préclinique des vaccins par écrit par Green, MD, et Al-Humadi, MH, dans une guide complet de toxicologie sur le développement non clinique des médicaments :
"Afin de garantir la sécurité des nouveaux vaccins, des études de toxicologie précliniques sont menées avant le début des études cliniques et ensuite, parallèlement à celles-ci. Il existe cinq types d'études de toxicologie précliniques dans l'évaluation de l'innocuité d'un vaccin : administration unique et/ou répétée, la reproduction et le développement, la mutagénicité, la cancérogénicité et la pharmacologie de sécurité. Si des effets indésirables sont observés au cours de ces études, ils doivent être pleinement évalués et une décision finale quant à la sécurité doit être prise en conséquence."
En d'autres termes, ils ont fait des test et il n'y a rien. C'est pour cela qu'il n'y a rien dans le paragraphe 13.1.
Malgré le manque de preuves que les vaccins sont liés au cancer, le mythe perdure. Malgré le fait que les études précliniques n'ont montré aucun signal de risque de cancer, le mythe survit. Malgré le fait que des centaines d'études de grande ampleur n'ont jamais montré de lien entre un vaccin et le cancer, le mythe persiste.
Malgré tout cela, les anti-vaccins veulent vous inciter à croire en leur logique fallacieuse - parce que le point 13.1 indique "non évalué pour la mutagénicité, la cancérogénicité ou les troubles de la fertilité". Tout nouveau médicament ne peut être approuvé tant qu'il n 'a pas fait l’objet de tests précliniques.
En fait, s'il existait un signe de risque de cancer chez la souris, des essais cliniques seraient nécessaires pour s'assurer qu'il n'y a aucun risque chez l'Homme.
Le Dr Iannelli écrit que le mythe persiste "probablement parce que cela semble plus effrayant que de dire que les vaccins ont un faible risque d'induire des tumeurs et qu'il existe des directives et des règles très spécifiques pour le fabricant qui doit effectuer des études sur la fertilité".
Comme je l'ai écrit auparavant, les anti-vaccins utilisent la peur, l'incertitude et le doute pour recruter des personnes dans leur religion favorable aux maladies. Donc, s'ils parviennent à convaincre les parents en prétendant au sujet des vaccins "attention, cela peut causer le cancer", ils sont gagnants.
Ce mythe à propos des tests des vaccins sur le cancer n'a aucune logique, n'est soutenu par aucune preuve scientifique ou par quoi que ce soit d'autre. C'est juste un mensonge.
Publié par Skeptical Raptor, le 19 mai 2019
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